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Alexandre Kouprine (1870-1938) – Olessia. La jeune sorcière

Envoyé pour six mois dans un village au bord des bois de Polessje, Iwan s’ennuie, tout seul, dans sa petite demeure, qui le protège contre le froid et le vent glacial de la campagne russe. Son seul associé est Jarmola, son serviteur, son cuisinier et son compagnon de chasse. Il s’amuse à lui apprendre à lire et à écrire, mais Jarmola est une âme simple et naïve. Pourtant, le domestique a une intuition vive et sent lorsque son maître s’éloigne « du droit chemin »: lors de la chasse au lapin dans les bois, Iwan rencontre une mystérieuse jeune femme, Olessia. Séduit dès cette première rencontre, il cherche régulièrement à revoir cette énigmatique jeune femme, même si tout semble s’opposer à cet amour : non seulement Jarmola rejette son maître lorsque celui-ci commence à s’intéresser à Olessia, mais encore l’univers entier se dresse contre cet amour grandissant. En effet, la belle Olessia est une sorcière, ou du moins, c’est ce que croient les habitants du village. Iwan préfère expliquer les tours de magie par des raisonnements logiques, et même lorsqu’Olessia veut le persuader de ses capacités surnaturelles, il reste terre à terre et essaie de la raisonner. Les villageois, animés par la peur, rejettent Olessia et sa grand-mère, qu’ils croient capables de leur jeter des sorts et qu’ils rendent responsables de chaque malheur qui arrive au village. Les deux femmes se réfugient dans une cabane au fond du bois, dans une région marécageuse et y vivent isolées, évitant tout contact avec les villageois. Iwan est le seul qu’elles tolèrent dans leur maison : il leur rend visite tous les jours, malgré les remarques hostiles de la grand-mère d’Olessia. Au fil de ces visites naît un amour tendre et pur, la belle Olessia étant une jeune fille très sensible, ayant eu pour seule éducation la vie dans la forêt. Sa délicatesse naturelle lui fait éviter tous les gestes brutaux et impurs propres à tout amour et qui gênent les personnes trop nobles. Mais cet amour rencontre des obstacles : les villageois, rongés par la haine, veulent chasser les sorcières ; Jarmola, angoissé du fait que son maître fréquente des sorcières, arrête ses services. Mais ces obstacles ne font que renforcer l’amour d’Iwan, jusqu’au jour où il demande à Olessia d’aller à l’église, pour lui faire prendre conscience qu’elle n’est pas une possédée ni une pécheresse. Mais tout finit en catastrophe : Olessia est attaquée par les villageois et tombe dans le délire, elle reste clouée au lit et prédit la séparation prochaine d’Iwan. Ce dernier ne veut pas la croire, mais le lendemain, lorsqu’il retourne à la cabane d’Olessia, celle-ci a disparu : la cabane est vide, Iwan trouve comme seul vestige un collier, reliquat de leur amour.

Ce récit n’est pas seulement une histoire d’amour, mais aussi un texte à enjeu philosophique et métaphysique : nos vies sont-elles régies par le destin ? Pouvons-nous échapper à notre sort, sommes-nous prisonniers de forces obscures inexplicables ? Pouvons-nous tout expliquer ? Existe-il des phénomènes surnaturels ?

Même si le narrateur est un homme rationnel, il est néanmoins sujet à un phénomène surnaturel : l’amour qu’il éprouve pour la belle Olessia.

 

ma phrase préférée:

« une séparation est à l’amour ce que le vent est au feu : un amour passager va s’éteindre, un amour véritable ne va s’enflammer que de plus belle. » (ma traduction)

Tag(s) : #Litterature
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