Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

à Dodo, 27.08.2016

L’autre côté est un roman fantastique, rédigé en 1908 par l’autrichien A. Kubin, surtout connu pour ses peintures.

Le protagoniste, qu’on peut identifier à l’auteur lui-même, mène une vie paisible avec sa femme, jusqu’au jour où il reçoit la visite d’un agent secret, qui lui transmet une invitation très bizarre : son ancien camarade de classe, Claus Patera, l’invite à rejoindre l’ « Empire du Rêve », qu’il a créé. Curieux, et désireux de retrouver son ami, le protagoniste décide de suivre l’invitation, et entreprend, accompagné de sa femme, un long voyage, qui le mène en Asie, où est censé se trouver cet Empire énigmatique. Arrivé sur place, il est vite désillusionné : l’ « Empire du Rêve » est un État de surveillance, où règne le mystère, et où des événements inexplicables viennent tourmenter la vie des habitants : une horloge vers laquelle ils sont mystérieusement attirés quotidiennement, des personnes qui changent bizarrement d’apparence, des doubles qui apparaissent on ne sait d’où. Cette atmosphère étrange tape sur les nerfs de la femme du protagoniste : elle fait des crises d’angoisses, et meurt.

Le narrateur essaie de trouver Patera, mais ses tentatives d’accéder au palais du Maître échouent. Personne ne veut le renseigner sur les mystères qui entourent le Maître, ni sur l’espèce de culte que les habitants lui rendent. Au bout de plusieurs essais, il pénètre dans le palais, et erre à travers un labyrinthe de couloirs, de portes et d’impasses, pour se retrouver finalement face à face avec le Maître, qui, tout en ressemblant à l’ami d’enfance du protagoniste, se trouve être une créature pâle, capable de changer de visage toutes les secondes, qui grossit et grandit, puis retourne à sa taille normale avec une vitesse hallucinante. Horrifié, le narrateur prend la fuite.

On assiste à des descriptions terribles et inquiétantes de la vie que mènent les habitants du royaume, poursuivis par des forces diaboliques. Chaque habitant a été élu par le Maître, qui les dirige en leur insufflant sa volonté pendant leur sommeil. Ils obéissent ainsi sans en avoir conscience, et suivent irrémédiablement le sort que Patera leur impose.

Mais un jour apparaît une force contraire, symbolisée par l’américain Hercule Bell. Il veut réveiller les « Rêveurs » de leur torpeur, et engage la guerre contre Patera. Commence alors une véritable apocalypse, où toute la ville est détruite. Les habitants meurent et sont dévastés par des fléaux divers : insectes, rats, serpents s’incrustent dans les maisons, les habits, la nourriture, et se multiplient à une vitesse hallucinante, de sorte que toute la ville en est dévastée. Tout est détruit, presque tous sont morts – sauf Patera et le narrateur, qui observe Patera et Hercule Bell dans un combat, une vision où les deux adversaires finissent par se confondre. On ne peut échapper à l’évidence : Patera, symbole de la mort, et Bell, la vie, sont une seule et même personne. La dernière phrase du livre révèle alors tout son sens, en unissant les forces contraires : « Le démiurge est un être hybride ».

Alfred Kubin, L'autre côté
Alfred Kubin, L'autre côté
Tag(s) : #Litterature
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :